Sielanka, la Pologne en Provence

Le Cours Sextius c’est notre Brooklyn aixois, notre Faubourg Poissonnière. Les loyers y sont (un peu) moins chers que du côté du Cours, l’autre, celui dont on ne dit même plus le nom. Mais pas de doute, la gentrification y est en route : Monsieur Chou a fait le pari de quitter son boudoir du Quartier Mazarin pour prendre ses aises à Sextius ; les chaises Drucker de la brasserie Faubourg 46 ont remplacé celles, en plastique thermoformé, du Cha Do tandis que Le Garde-Manger côté rue des Cordeliers occupe les locaux du mythique et regretté Bistrot aixois, hot spot de nos nuits estudiantines.

Fraîchement débarquée (en décembre 2019) au 22 Cours Sextius, Sielanka est une chaleureuse enclave polonaise en terre provençale : poutres, bar et mobilier de bois brut, sculptures traditionnelles en bois elles-aussi, mur d’étagères en caisses à pommes sur lesquelles s’alignent paniers et conserves colorées. Tout ce décor n’arrive pourtant pas tout droit de Pologne mais du quartier Noailles à Marseille où Sielanka s’appelait Un Coin de bonheur depuis 5 ans.

L’assiette est tout aussi réjouissante et dépaysante que l’ambiance. C’est une approche plaisante de « la cuisine polonaise, traitée avec une petite touche à la française », selon les mots d’une amie polonaise dont nous fêtions ce soir-là l’anniversaire.

Betterave. Pavot. Vodka. Sarrasin. Voilà à quoi se limite ma connaissance de la gastronomie polonaise. Si ces ingrédients classiques se retrouvent à la carte de Sielanka, on s’aventure bien plus loin : tartare de hareng mariné, effeuillé de jarret de porc, petits farcis au chou vert (la photo en une), croustillants de volaille… Des plats accompagnés de légumes du marché et de petits pickles maisons (les fameuses conserves visibles à l’entrée et réalisées l’été, en Pologne, par les propriétaires du lieu). Le chou farci est l’un de mes plats d’hiver favoris, roboratif sans être gras. Celui servi au Sielanka passe le test haut la main avec la présence du kasha (sarrasin torréfié) qui donne un côté croquant à la farce. Je mettais le kasha dans le muesli du matin et les cookies mais au prochain chou farci (recette ici), j’ajouterai une poignée de kasha (préalablement bouilli, petite précision utile du chef).

On entend dans cette cuisine l’écho de la Russie et des Balkans voisins : les pierogis rappellent les pirojki et la vodka polonaise n’a rien à envier à sa cousine russe tandis que les desserts sont agrémentés d’un sucre façon barbe à papa qui a le goût du halva que l’on rencontre de la Turquie à l’Oural).

Sielanka est un voyage à faire et j’espère que vous viendrez me le raconter ensuite !

Sielanka – Restaurant Polonais
22 Cours Sextius
13100 Aix en Provence
09 83 67 51 58
Ouvert du mardi au samedi de
12:00 à 14:00 et de 19:30 à 22:00
*
Entrées : 6 à 20 €
Plats : 18 à 21 €
Dessert : 7,50 à 10 €
Menu : 29 €
Menu enfant : 11 €

4 réflexions sur « Sielanka, la Pologne en Provence »

  1. Coucou

    Est-ce que c’est wheelchair friendly?

    Je pose toujours cette même qu’est-ce car à Aix il est très rare de pouvoir se sustenter lorsqu’on est en fauteuil roulant électrique donc volumineux…

    Bises,

    Danielle Casale

    Sent from my iPhone

    >

    1. @Danielle C : il y a deux marches, j’ignore s’il y a une rampe mobile pour l’accessibilité. Je demanderai car j’y retournerai. A bientôt !

  2. Oh ! il y avait longtemps…Chère Pintade, c’est effectivement, probablement, une très bonne adresse si la cuisine est celle que j’ai connue rue Curiol à deux pas de la Canebière et à un pas de nos amies, amies du trottoir… J »ai goûté leur étonnant vin polonais. Etonnamment souple et rond. Je vais hélas, trop rarement à Aix mais j’ai testé par deux fois, sur tes recommandations, le Pât’Thaï. Des plats comme on les aime: simples et…cuisinés…A quelques très rares établissements près, Aix reste pour moi une ville de mangeoires et de faux chicos culinaires. Merci pour ce blog bien troussé et qui ne met pas que l’eau à la bouche ! Roberto.

    1. @Roberto : Ah ah toujours un étonnement de te lire 😉
      C’est en effet l’adresse de la rue Curiol, non loin de la Canebière ! Contente que le Pât Thaï t’ai plu, Linda, la chef est vraiment formidable et sa cuisine tout autant !

Ajoutez votre grain de sel !